18 août 2011

Le foot breton et l'identité régionale

Etrange coïncidence, après avoir reçu Ajaccio pour le compte de la seconde journée du championnat, Lyon se déplace à Brest (samedi à 19 h) comme pour clore un tour de France des régionalismes. Pour autant, si nous avions montré dans un post précédent que si l'AC Ajaccio tâchait de profiter d'un véritable renouveau du football corse, on peut s'interroger sur l'existence d'une identité footballistique bretonne, car la persistance d'une telle identité n'a rien d'évident en dépit de la présence de trois clubs de la région en Ligue 1 (Rennes, Brest, et Lorient).


Dans la France jacobine, l'existence d'identités régionales ne va pas de soi. Le lutte que les Bretons mènent depuis la fin des années 1990 contre la Fédération française de football (FFF) pour avoir une sélection régionale illustre bien l'opposition du pouvoir central à toute autonomie régionale. Si les Bretons jouent désormais quelques matchs de bienfaisance chaque année, cet heureux dénouement est très récent (fin des années 2000), et rappelle la force de caractère qui caractérise les Bretons.


Ces controverses font écho aux très belles phrases que l'historienne Mona Ozouf a dans le roman Une composition française pour son enfance bretonne vécue près de Lamballe :
Après des siècles de nivellement monarchique et de simplification républicaine, la cause en effet n'est toujours pas entendue, et les rapports du centre et de la périphérie n'ont pas laissé d'être problématiques. La diversité française s'est refusée à l'indifférenciation. De cette résistance des particularités, la Bretagne est très tôt devenue l'exemple canonique; le vieux duché de Bretagne du XVe siècle, qui était alors pourvu de toutes les herbes de la Saint-Jean nécessaires à la constitution d'une nation, la langue, le territoire et peut-être même le «pacte de tous les jours», ne s'est toujours pas mué, cinq siècles plus tard, en une division ordinaire de l'espace français. À cette banalisation la personnalité bretonne a opposé son obstination légendaire. Elle témoigne, plus que toute autre province, de la vie rebelle de l'esprit des lieux.
L'existence d'une sélection régionale ne signifie toutefois pas qu'il existe une identité footballistique bretonne. Christian Gourcuff, plutôt bien renseigné sur la question, a d'ailleurs avancé son scepticisme quant à l'existence d'une identité propre du football breton : "Je ne sais pas si on peut vraiment parler de football breton. Dans les années 1970, il y avait une véritable identité régionale. Aujourd’hui, cette identité régionale a disparu et il n’y a plus beaucoup de Bretons dans les équipes concernées", explique-t-il.


On ne peut lui donner tort. Quels Bretons retrouve-t-on dans les équipes de Bretagne ? A Lorient, on compte parmi les tittulaires, tout au plus deux joueurs bretons (Bourillon, Le Lan), trois à Rennes (Théophile-Catherine, Féret et Danzé) et un à Brest (Bigné). Sans remonter aux années 70, on peut revenir au début des années 1990, et trouver un Rennes beaucoup plus breton (penser aux frères Delamontagne, aux Le Dizet, Hiard, Gourvenec, Le Pen, André, Guivarch, etc.), ou un Stade Brestois , pourtant à son apogée, qui misa sur quelques jeunes joueurs régionaux (Le Guen, Guivarc'h, Colleter, Martins, Cloarec). Au-delà de l'origine des joueurs, quel serait le style du football breton ? Là encore, pas évident de trouver un point commun entre le jeu de Rennes d'inspiration britannique, et le football du Lorient de Gourcuff, clairement milaniste.

L'identité bretonne ne constitue donc pas la principale caractéristique du football du stade brestois. Brest est avant tout un football à l'économie (17ème budget de Ligue 1, à 27 M€), et un football de bons coups (Roux, Elana, Grougi, Baysse). Généralement organisé en 4-2-3-1 l'an passé, l'équipe d'Alex Dupont a entamé une évolution vers le 4-4-2 qui n'a pas forcément convaincu. Depuis le début de saison, les Brestois restent sur deux matchs nuls, d'abord en difficulté face à Evian (2-2), mais en progrès à Valenciennes (0-0). Un bon test pour l'Olympique Lyonnais dans un contexte où la principale difficulté sera l'enchaînement des matchs, avec en particulier deux joueurs à suivre : Nolan Roux et Bruno Grougi.

Nolan Roux


L'émergence de Nolan Roux au plus haut niveau relève peu du hasard. Peu s'en souviennent mais son père, Bruno, a été professionnel dans les années 1980. Attaquant lui aussi, il a commencé sa carrière dans son Oise natale, à Beauvais, avant de la poursuivre en D2 (Le Havre, Châteauroux, Red Star...), après un passage raté au PSG. Si Nolan a fait ses débuts professionnels non loin de l'Oise (Lens), c'est pourtant à Brest, en ligue 2, qu'il se révèle : pour sa première saison professionnelle pleine (2009-2010), il participe activement à la remontée du Stade Brestois en ligue 1 en plantant 15 buts. L'année suivante, sa première saison en ligue 1 est gâchée par une blessure. Il parvient néanmoins à se mettre en valeur (6 buts et 2 sélections avec les espoirs), et les Bretons parviennent néanmoins à se maintenir.

Cette saison, on espère voir la confirmation des espoirs car c'est peut être l'attaquant français le plus prometteur après Benzema et Gameiro. Il n'a pas de faiblesse apparente. Il est vif, rapide, bien positionné, capable de trouver le cadre dans tous les angles. Son profil est particulièrement efficace dans un jeu direct, instinctif, et un peu moins lorsqu'il s'agit de conserver le ballon (jeu de dribble, jeu de possession). Pas étonnant qu'il intéresse de nombreux clubs européens (Schalke, Lyon, Tottenham).

Bruno Grougi


Grougi a surement été l'une des plus belles découvertes de la saison passée : 9 buts et 6 passes décisives pour sa première saison en ligue 1 à 27 ans. Le milieu de terrain offensif brestois avait auparavant joué à Caen ou à Clermont en ligue 2 et en National. Son émergence est tardive, mais heureuse. C'est un milieu de terrain complet, technique et combatif, un "box-to-box midfielder" disent les British, toujours bien placé, et très précis sur coup de pied arrêté. Des airs d'Eric Carrière.

Et pour finir, une note de musique française avec Christophe Miossec, supporter éternel du Stade Brestois. On aurait pu choisir son entraînant Tonnerre de Brest ou son hymne au stade Brestois (Stade Brestoa), mais je préfère le souffle de rock finistérien de Evoluer en D3 et de son premier album (Boire, 1995).

16 août 2011

Quasiment parfait !

Bon comportement de Lyon contre Kazan, avec en prime un match agréable et des joueurs (Gomis, Bastos, Gonalons) évoluant à un niveau que l'on ne leur avait pas connu depuis bien longtemps.
Outre le résultat positif, j'insisterai sur quatre points :
1) Les joueurs aiment jouer comme ils savent le faire. Je pense en particulier à Bastos, bien meilleur à gauche qu'à droite, à Lisandro que je préfère au coeur du jeu qu'excentré dans un couloir, et, pour ne faire le procès de quiconque, je ne reviendrai pas sur les joueurs que l'on nous a fait passé pour défenseurs centraux, et qui sont depuis partis.
2) La tactique de Kazan n'a pas celle que l'on attendait. Berdyev a préféré un 4-5-1 à son traditionnel 4-2-3-1. Son équipe a donc été beaucoup plus offensive que de coutume, le passage à trois axiaux obligeant les latéraux à jouer plus haut. Garde a tenté de répondre à ce danger en faisant entrer un milieu plus défensif (Pjanic, 53è) pour contenir les montées du latéral droit Kuzim, très actif durant la première période. Une option payante car ce côté a posé moins de problème aux Lyonnais après le changement.
3) Koné a été joué juste. On l'attendait bon défenseur, il a été excellent, propre dans les duels. On ne l'attendait pas si efficace dans les relances, et le jeu long. Une bonne surprise.
4) Demeurent quelques inquiétudes sur la perméabilité de la défense de l'Olympique Lyonnais, en dépit de la performance de Koné. Le but de Dyadyun intervient dans des circonstances proches de celles qui ont amené le but de Mounier (1ère journée).
En images, les buts de la rencontre.

Lyon - Rubin Kazan : 3-1 (2-1)
Buts : Gomis (10), Kverkvelia (40 csc), et Briand (71) pour Lyon ; Dyadyun (3) pour Kazan
Lyon (4-4-2) : Lloris - Réveillère, Koné, Lovren, Cissokho (Pjanic, 52) - Briand (Pied, 82), Gonalons, Källström, Bastos - Gomis, Lisandro (c)
Rubin Kazan (5-4-1) : Ryzhikov - Kuzmin, Kverkvelia, Bocchetti, Sharonov (c), Kaleshin - Karadeniz, Noboa, Natcho, Kasaev (Lebedenko, 69) - Dyadyun (Medvedev, 36)
Photos : AP Photo

15 août 2011

Rubin Kazan et le néo-catenaccio

Dans un post précédent, j'avais déjà brièvement présenté l'émergence du club de Kazan dans le football européen en rapprochant les titres du Rubin Kazan à la politique de promotion de l'identité russe dans les régions périphériques menée par le pouvoir de Moscou. Appell (2009) ou Vivodtzev, (2010) notent en effet que ce contexte politique n'est peut être pas étranger aux titres que le club de la principale région musulmane de Russie a conquis en 2008 et 2009.


L'actualité du football russe a montré que ces enjeux politiques n'étaient pas sans susciter quelques jalousies en Russie. En particulier, certains commencent à sentir que la suprématie des clubs de Moscou sur le football russe pourrait être menacée par une politique régionale encourageant les régions (et les clubs) périphériques. C'est du moins ainsi que l'on interprète les insultes (comprendre : "Zhirkov salope !") du public moscovite à l'encontre de Zhirkov, lors d'une rencontre de la Russie contre la sélection serbe. Le public moscovite reprocherait en effet à l'ancien joueur de Chelsea d'avoir rejoint l’Anzhi Makhachkala (Daguestan), un club suspecté d'être avantagé par le pouvoir central au même titre que les autres clubs caucasiens évoluant dans l'élite russe (Terek Grozny, Spartak Nalchik).



Ce contexte politique évoqué, revenons au terrain car c'est bien sur la pelouse que l'Olympique Lyonnais devra jouer pour accéder à la Ligue des champions. L'adversaire est coriace (je l'avais déjà évoqué lors de mon précédent post) et bâti selon des principes de son entraîneur Berdyev. L'entraîneur turkmène de Kazan, musulman pratiquant, dégage une ascèse footballistique qui imprègne son équipe. Disons le tout de suite, dans son esprit, l'organisation défensive prime sur la spontanéité ou la créativité. Ainsi, et c'est la première caractéristique de cette équipe, la défense de Kazan figure parmi les plus solides de Russie. Pour preuve : Kazan a terminé meilleure défense du championnat russe ces deux dernières saisons (37 buts concédés en 60 matchs), avec au coeur de cette défense à quatre, un imposant défenseur central (1,88 m), César Navas, extrêmement fiable.

Au delà cette solide assise défensive, la seconde caractéristique du jeu de Rubin Kazan est la conservation de balle. C'est en effet, depuis le début du championnat russe, le club qui fait le plus de passes (environ 575 par match), qui réussit le plus ses passes (81% de passes réussies), et qui a le plus souvent la possession de balle (59%). A première vue, on pourrait penser qu'un jeu défensif et un goût pour la conservation de balle sont deux caractéristiques contradictoires. Ce n'est pourtant pas le cas pour le Rubin Kazan car la possession de balle est le fait de ses joueurs défensifs. Ces défenseurs (Navas, Bocchetti, Ansaldi) sont bons techniciens, de même que les deux milieux défensifs du 4-2-3-1 de Berdyev (Christian Noboa et Bibars Natcho). On retrouve d'ailleurs ces cinq joueurs parmi les 20 meilleurs passeurs du championnat russe.


En somme, Rubin Kazan incarne une certaine forme de néo-catenaccio. Ce courant, plus subtile que catenaccio classique qui cherchait uniquement à verrouiller l'adversaire en se contentant volontiers du match nul, trouve son origine avec l'équipe de France de Jacquet (1998). Il repose sur une idée du génie militaire. Les manuels de guerre enseignent en effet que si défendre c'est d'abord parer les coups de son adversaire, il faut aussi garder en tête qu’un défenseur est toujours susceptible de rendre les coups ("la défensive n'est rien d'autre que la forme la plus forte de la guerre, pour vaincre son adversaire", écrit Clausewitz). Cette idée, au coeur du néo-catenaccio, l'Inter de Mourinho (2010) l'a parfaitement matérialisé. Lors de la demi-finale de Ligue des Champions en 2010, c'est moins la rigueur défensive des Interistes que leur extraordinaire capacité à déployer des contre-attaques inopinées, verticales, avec une intensité maximale, qui leur a permis d'éliminer Barcelone (3-1 au match aller).

C'est donc à ce courant que l'on peut rapprocher le Rubin Kazan de Berdyev. Kazan est une équipe qui aime conserver le ballon, qui frustre l'instinct créatif de son adversaire, et qui peut marquer à tout moment. Une redoutable efficacité dont témoigne la victoire (2-0) de Kazan à Kiev, lors du tourqualificatif précédent de la Ligue des Champions : au cours de cette rencontre, les joueurs de Rubin ont réalisé deux tirs et marqué autant de buts.

Photos : Reuters Pictures, Europa League News.

14 août 2011

Pas de chance...

La réception d'Ajaccio a accouché du match que l'on pouvait attendre. Une rencontre dominée de bout en bout par l'OL (63% de possession), avec beaucoup d'occasions (22 tirs dont 12 cadrés). L'activité des attaquants lyonnais (Lisandro en forme) n'a toutefois pas été récompensée. La faute à pas de chance (quatre poteaux), au gardien acésite, Ochoa, très spectaculaire, et à la défense lyonnaise extrêmement friable à l'image de Lovren facilement éliminé par Kinkela sur le but de Sammaritano.

Lyon - Ajaccio : 1 - 1 (0 - 0)

Lyon (4-4-2) : Lloris - Réveillère, Koné, Lovren, Cissokho - Briand (Pied, 65), Gonalons, Källström (Pjanic, 65), Bastos - Lopez (c), Gomis (Novillo, 85).
Ajaccio (4-2-3-1) : Ochoa - Lippini, N'Diaye, Poulard, Bergeorgi (Mostefa, 66) - Pierazzi (c), Lasne (André, 63) - Kinkela, Cavalli (Medjani ,78), Sammaritano - Illan.



12 août 2011

La renaissance du football corse

Lyon reçoit samedi (19 h) l'AC Ajaccio pour le compte de la seconde journée du championnat. L'occasion de revenir sur le renouveau du football insulaire.

La Corse a en effet connu la saison passée une véritable renaissance footballistique, avec quatre clubs accédant aux quatre plus hautes divisions du football français : l'ACA promu en ligue 1, le Sporting remontant en ligue 2, le Gazelec en National, et le FC Calvi en CFA. Un football également à la fête avec la victoire de son équipe nationale contre la Bulgarie (1-0) fin mai.

Dans l'espoir de se maintenir en ligue 1, l'équipe d'Olivier Pantaloni a misé sur la renaissance du football insulaire pour construire une équipe crédible. Avec un budget prévisionnel de 16 M€, les dirigeants de l'AC Ajaccio ont cependant dû réfréner certaines de leurs ambitions. Plusieurs joueurs corses, un temps approchés, n'ont finalement pas pu rejoindre le club d'Ajaccio - François Modesto (Olympiakos), Pascal Bérenguer (Nancy), ou Rémy Cabella (Montpellier). Cela n'a pas empêché les Ajacciens de réaliser quelques bons coups avec les arrivées de Damien Tibéri (ex-Sedan), de Frédéric Sammaritano (ex-Auxerre) ou du Brésilien Ilan (sans club).

Au-delà de ces quelques arrivées, l'ossature des Acéistes reste globalement très proche de celle qu'elle avait la saison passée. Le bloc d'Olivier Pantaloni, généralement organisé en un compact 4-5-1, ne manque ni de talents (son meneur Johan Cavalli) ni de vertu (son capitaine Jean-Baptiste Pierazzi), mais pourrait regretter le départ de Rivière (meilleur buteur la saison passé) comme un manque d'expérience. La défaite des Corses sur leur terrain (0-2) contre Toulouse, en ouverture du championnat, est révélatrice (et trompeuse), car les Corses ont dominé cette partie et auraient pu s'imposer avec une meilleure finition.

Ajaccio, c'est donc un promu sérieux, avec une curiosité pour finir : l'arrivée surprise de Guillermo Ochoa en Corse.


Le gardien de la sélection mexicaine (43 sélections) débarque en effet en provenance de l'Amércia de Méxcio. Ce joueur qui faisait partie des 50 nomminés pour le ballon d'or 2007 était régulièrement annoncé un peu partout en Europe (Ajax, Olympiakos, Benfica, Manchester United). Un malheureux contrôle positif au Clembutérol le voit finalement débarquer à Ajaccio. Il devrait avoir fort à faire dans les cages du promu corse. Le spectateur de Ligue 1 peut néanmoins se réjouir : c'est un gardien très classe, avec d'excellents réflexes, une détente impressionnante, et dégageant une grande sécurité. Des parades spectaculaires en perspective au stade François Coty.

11 août 2011

Koné (Guingamp) à Lyon

Surprise : l'olympique lyonnais recrute Bakari Koné (Guingamp). Un contrat de 5 ans, et un transfert d'environ 2 M€. Cris blessé, Mensah blessé (à défaut d'avoir été transféré), Fontaine en Colombie, il n'y avait plus de défenseurs à Lyon. C'était donc une urgence.



Que sait-on de ce défenseur ? On sait qu'en une centaine de matchs (en ligue 2, en national) avec Guingamp, le jeune international burkinabé (23 ans, 17 sélections) a fait valoir ses qualités physiques. Koné est en effet un joueur élancé (1,88 m et 80 kg), doté d'un bon jeu aérien (2 buts la saison passée, et déja 1 but cette saison, contre Clermont, 50ème), et d'une certaine vélocité. Ses qualités techniques n'ont cependant rien d'exceptionnel, et il pourrait également améliorer son sens du placement (parfois en retard, parfois nonchalant...). Koné n'a pas donc vocation à devenir un joueur titulaire à Lyon, peut être un bon joueur de complément, mais avant tout un joueur recruté dans l'urgence.

France - Chili : 1 - 1

Le France - Chili d'hier soir a été un match intéressant et agréable. Une bonne surprise car il s'agissait d'un match amical, de reprise qui plus est.

Côté français, le 4-3-3 de Laurent Blanc a particulièrement mis en évidence Martin (simple, efficace et disponible) et, comme souvent en équipe de France, Benzema. Les déceptions viennent de Clichy (trop de fautes) et Nasri (a trop souvent porté le ballon).

Si le match a été si intéressant, c'est notamment grâce à au Chili qui a montré de belles choses (la somptueuse action du but) et aurait même pu remporter ce match en étant plus efficace (Beausejour trouve le poteau). Etonnant pour un club qui a déçu lors de la dernière Copa Amercia, éliminé dès les quarts de finale par le Venezuela.


Sanchez a fait une rentrée intéressante, Isla a été percutant, et (surtout), Valdivia a confirmé qu'il était bien "un mago". Le petit (1,73 m pour 71 kg) meneur de jeu de Palmeiras est vraiment atypique, il a l'air lent (il ne l'est pas), mais voit le jeu comme personne, et ses passes sont d'une précision exquise.

On notera, côté lyonnais, que la participation de Lloris (titulaire) et de Réveillère, entré en jeu (81ème).

France - Equateur : 1 - 0 (U20)

Noter la victoire de la France en huitième de finale de la coupe du monde des moins de 20 ans. Avec quatre Lyonnais titulaires (Faure, Fontaine, Kolodziejczak et Grenier), Lacazette (entré à la 49ème) et Reale (88ème). Un septième Lyonnais, Tafer, est blessé à la cheville.

Le match, dont on peut voir un résumé sur le site de la FIFA, a longtemps été indécis, mais les Bleuets s'en sont sortis dans le dernier quart d'heure grâce à un but de Griezmann (Real Sociedad), bien lancé par Fofana (Le Havre). Certainement pas un hasard : Griezmann, le libérateur, et Fofana, le travailleur, sont deux perles pour le football français de demain.


On a effet beaucoup vu Antoine Griezmann cette nuit contre l'Equateur. C'est lui qui a permis aux Français de se créer leur première occasion (coup franc bien placé, 11ème). Une combinaison avec Sunu permet ensuite à Grenier de se créer une belle occasion (23ème). En seconde période, après une série de dribbles sur le flanc gauche, il sert parfaitement Lacazette qui ne cadre pas (52ème). Rien d'étonnant de retrouver Griezmann à ce niveau, car c'est peut-être, en Europe, l'ailier gauche le plus talentueux de sa génération. A la fois rapide et efficace, il sort d'une grosse saison en Liga (37 matchs, 7 buts avec le Real Sociedad), et a apporté une énorme contribution au maintien du club de San Sebastián.


Le match de Gueïda Fofana mérite aussi d'être mentionné. Le capitaine des Bleuets est la pierre angulaire du milieu de terrain français. Physiquement supérieur, Fofana évolue avec Coquelin (Arsenal) comme milieu défensif dans le 4-2-3-1 de Francis Smerecki. Au-delà de ces évidentes qualités défensives (agressivité, pressing), il est aussi relativement convaincant dans le jeu offensif. Son niveau technique est intéressant, et surtout, il est toujours en mouvement, avale les kilomètres, et progresse dans ses transmissions de balle. Titulaire au Havre depuis deux ans, on a hâte de le voir évoluer dans une division supérieure. Des qualités à voir sur cette vidéo.

Prochain match, dimanche : le Nigéria (difficile...).

9 août 2011

Mais à quoi sert la DNCG ?

Le football français se présente régulièrement comme un modèle de régulation pour l'Europe. En témoigne par exemple cet hommage rendu à la DNCG que l'on peut lire dans le rapport commis par le sous-ministre Besson en 2008 : "La régulation européenne du football professionnel passe notamment par la création d’un organisme européen de contrôle de gestion s’appuyant sur l’exemple de la "DNCG" française, par une incitation à la limitation de la masse salariale globale des clubs et la protection des clubs formateurs comme celle des jeunes joueurs".


Depuis le début de l'été, le PSG a investi environ 90 M€, alors que le club parisien a enregistré un résultat net déficitaire de l'ordre de 20 M€ par saison ces deux dernières saisons. Compte tenu des règles d'amortissement, cela signifie concrètement que ces investissements devraient se traduire par une augmentation des charges du PSG de 20 à 30 M€. Un rapide calcul de coin de table montre donc qu'il manque au moins 50 M€ pour que le PSG présente un résultat équilibré. Comment faire ? Le PSG a des marges de manoeuvre : participer à la ligue des champions, augmenter ses recettes de billetteries ou de produits dérivés... Pour autant, cela ne semble pas suffisant : les recettes de Paris sont de l'ordre de 80 M€, essentiellement constituées de droits TV (30 M€) qui n'augmenteront pas. On peut donc s'interroger sur la réalité du modèle de régulation du football français et du contrôle des clubs par la DNCG.

Que sait-on de la DNCG ? La lecture des règlements de la LFP nous apprend qu'elle est chargée d'examiner "la situation financière des clubs dans le respect des dispositions réglementaires notamment celles de l’article 4 alinéa I-3 du règlement des compétitions nationales et de l’article 115 du règlement administratif de la L.F.P." (article 11 du règlement de la DNCG). Tout cela est un peu abscons...


Il faut donc rentrer dans le détail du règlement administratif de la L.F.P., mais son article n'est guère plus explicite : "Pour prendre la décision d’octroi ou de retrait du statut professionnel, le conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel se fonde sur des éléments objectifs tels que la situation économique, financière, juridique ou administrative du club concerné, et prend en compte, notamment, la rigueur de la gestion dudit club, le respect de l’éthique sportive dont font preuve ses dirigeants, ainsi que le respect par le club et ses dirigeants de leurs engagements. Il tient compte également des intérêts du football professionnel". Quant au règlement des compétitions nationales, on regrettera de constater que son article 4 ne présente pas d'alinéa I-3.

Tout cela montre donc que le soi-disant modèle de régulation économique du football français est très relatif et que l'on peut parfaitement s'en abstraire compte tenu du caractère discrétionnaire des appréciations que pourrait porter la DNCG. Pour conclure, remarquons juste que (quoi que l'on en pense) les règles de fair-play financier adoptées par l'UEFA ont au moins eu le mérite de poser des ratios pour réguler le football européen.

7 août 2011

Quel est le prix d'un milieu défensif ?

Depuis le départ de Toulalan, Lyon cherche un milieu défensif. Cible privilégiée : le milieu auxerrois Delvin Ndinga. Un choix intéressant a priori : à 23 ans, l'international congolais (10 sélections) est un milieu puissant (1,81 m et 70 kg), un peu à l'image d'un Djila Diarra. Titulaire depuis 2 saisons à Auxerre, il a une soixantaine de matchs en Ligue 1 à son actif et a beaucoup progressé avec la ligue des champions (même s'il n'y pas été très à l'aise, rappelons-nous sa boulette contre l'Ajax).


Lyon aurait fait une offre de plus de 7 M€... refusée. L'affaire devrait donc capoter. Surenchérir serait inconsidéré car Ndinga est encore trop peu expérimenté. Pour preuve : un bref état des lieux sur les prix pratiqués pour les milieux défensifs cet été. On y verra qu'on compte moins d'une dizaine de milieux défensifs achetés plus de 7 M€, et qu'ils ont une expérience ou un talent incomparablement supérieurs à Ndinga.

Jordan Henderson (de Sunderland à Liverpool) : 18 M€


Jeune joueur très, très prometteur (21 ans), le jeune international English (1 sélection, contre la France à Wembley) a signé à Liverpool malgré la concurrence de Manchester City et Arsenal. Titulaire depuis deux saisons à Sunderland, Henderson se distingue par sa fluidité technique et son sens du jeu (8 passes décisives en 80 matchs de Premier League). Milieu axial, il peut également jouer sur le côté droit.

Gökhan Inler (Udinese à Naples) : 17,5 M€


Milieu d'origine turque, Inler est le capitaine de l'équipe nationale suisse (48 sélections). Il a évolué quatre saisons à Udinese, et a toujours été bon. C'est un joueur tout simplement complet : un véritable "box-to-box midfielder", habile des deux pieds, puissant (1,84 kg, 77 kg), bon passeur, ayant une belle frappe de balle, et évidemment agressif.

Jérémy Toulalan (Lyon à Malaga) : 11 M€


Les lecteurs de ce blog connaissent parfaitement l'infatigable travailleur Jérémy Toulalan - 27 ans, 250 matchs de Ligue 1 (et 1 but), 5 saisons passés à Lyon, et 36 sélections. Si sa dernière saisons a été difficile, Toulalan reste néanmoins une recrue de premier choix pour Malaga.

Arturo Vidal (Leverkusen à Juventus) : 10,5 M€


Jeune Chilien (24 ans), Arturo Vidal est arrivé il y a quatre saisons au Bayer Levekusen en provenance du Colo-Colo (montant du transfert : déjà 8 M€). Rapidement titulaire en club comme en sélection (34 sélection), le jeune joueur peut évoluer à tous les postes du milieu de terrain, voire en défense. Sa polyvalence est l'une de ses principales qualités, de même que sa qualité à relancer juste et son jeu de débordement. Il sort d'une très grosse saison avec le Bayer (10 buts, 8 passes décisives). Egalement une satisfaction de la Copa America.

Blaise Matuidi (St Etienne à Paris) : 10 M€


Joueur le plus intéressant de Saint-Etienne la saison dernière, Matuidi est également un des grands espoirs français (3 sélections, avec Laurent Blanc). Grande qualité technique, vif, disponible, il est très efficace juste devant la défense. A Paris, il sera en concurrence avec Sissoko pour remplacer Makélélé. A noter qu'il a déjà acquis, à 24 ans seulement, une expérience énorme avec, à son actif, 6 saisons en ligue 1 (4 avec Saint Etienne et 2 avec Troyes).

Christian Träsch (Stuttgart à Wolfsburg) : 9 M€


Espoir du football allemand (23 ans), le jeune international (7 sélections) est encore relativement méconnu en France, mais c'est un super-défenseur, physiquement très fort, doté d'une frappe de balle toute germanique. Une blessure l'avait malheureusement empêché de participer à la coupe du monde 2010. On avait parlé de lui pour remplacer van Bommel au Bayern. Il débarque finalement à Wolfsburg, après avoir fait ses classes à Stuttgart (3 saisons).

Blerim Dzelaimi (Parme à Naples) : 9 M€


Milieu défensif suisse, Dzelaimi a joué tôt en Premier League mais son passage à Bolton fut un échec. En cause : une grave blessure au genou. Il relance sa carrière au Torino puis à Parme où il joue deux saisons. International (13 sélections), il rejoint à Naples son ancien coéquipier du FC Zurich, Gökhan Inler. Milieu axial complet, Dzelaimi est un joueur aussi utile en phase offensive qu'en phase défensive. Son profil est particulièrement intéressant dans un milieu à quatre. Il ne part pas pour être titulaire à Naples, mais sa complicité avec Inler pourrait être un atout.

Ander Herrera (Sarragosse à Bilbao) : 7,5 M€


Né à Bilbao, Ander Herrera (21 ans) évolue depuis deux saisons avec l'équipe première du Real Saragosse (un club dans lequel son père avait joué). Un temps supervisé par Barcelone, il a rejoint cet été Bilbao. Elégant, excellent techniquement, très mobile, c'est un joueur plutôt offensif, généralement positionné sur un côté ou en 10, mais il pourrait aussi jouer un peu plus bas, car il sait aussi défendre et presser. Cet été, il a participé avec l'Espagne à l'Euro Espoirs (moins de 21 ans), et il a marqué le premier but de l'Espagne en finale contre la Suisse (2-0).

Kevin Prince Boateng (Genoa à Milan) : 7,5 M€


Milieu puissant (1,84 m et 79 kg) pouvant jouer à presque tous les postes du milieu du terrain, il est rapide, dynamique, agressif. Né à Berlin, il a néanmoins fait le choix de jouer pour le Ghana (9 sélection), sélection avec laquelle il participe à la coupe du monde. En "leasing" au Milan AC, il s'est assez bien adapté au Calcio mais, à 24 ans, il devra encore progresser tactiquement pour s'imposer complètement. Son transfert définitif en Lombardie est acté cet été pour un montant de 7,5 M€.

Mentionnons aussi, dans le championnat français, les transferts moins onéreux de Momo Sissoko de la Juventus à Paris, pour 7 M€, et ceux de Yohan Cabaye (de Lille à Newcastle) et d'Alou Diarra (de Bordeaux à Marseille) pour 5 M€.

Encourageant, mais...

La victoire de Lyon à Nice peut nous rassurer, principalement parce que le contenu de ce match est nettement supérieur à ce que l'équipe de Claude Puel avait offert la saison passée (1-0 et 2-2).

Cette victoire n'est toutefois pas complètement convaincante. Pourquoi ? D'abord parce que j'ai toujours des doutes sur la paire Cris-Lovren (ces deux peuvent encore remercier Lloris). Ensuite parce que l'équipe niçoise a présenté d'importantes lacunes défensives. L'absence de Civelli (suspendu) a pesé, analyseront certains. Mabaiala (qui l'a remplacé) n'avait pas le niveau. D'autres souligneront que même si les Niçois ont accroché Lyon la saison dernière, ils ont néanmoins fini 17ème du championnat ; surement pas un hasard...



Nice - Lyon : 1 - 3 (1 -2)
Buts : Mounier (6) pour Nice ; Lisandro (11), Gomis (33) et Gonalons (74) pour Lyon
Nice (4-3-3) : Ospina - Clerc (Gomis, 49), Mabiala, Pejcinovic, Monzon - Sablé, Digard (c), Hellebuyck (Poté, 60) - Meriem (Diakité, 85), Moulongui, Mounier.
Lyon (4-4-2) : Lloris - Réveillère, Cris (c), Lovren, Cissokho - Briand (Pied, 84), Gonalons, Källström, Bastos - Gomis (Belfodil, 77), Lisandro.

5 août 2011

A Nice, chasser ses fantômes

Ouverture du championnat à Nice samedi soir à 21 h. Un déplacement difficile, de triste et rageuse mémoires pour l'OL.

L'arrivée d'un nouveau propriétaire, un homme d'affaires du cru ayant fait fortune dans l'immobilier, a peu changé le visage de l'OGC Nice par rapport à la saison dernière. L'équipe d'Eric Roy a conservé le même ADN. A savoir celui d'une équipe défensive, solide et pas spécialement tendre à l'image de son bloc défensif - Ospina, Civelli (suspendu contre Lyon), Pejcinovic, Digard, Hellebuyck, Sablé.

Mais l'ennui, c'est qu'au football, il faut également marquer des buts. C'est là que le bât blesse pour une équipe qui fut (après Arles) la plus mauvaise attaque de ligue 1 la saison dernière (33 buts). L'arrivée de milieux créateurs - Meriem, Abriel (non qualifié contre Lyon) - ne règle pas tout, car il n'y a toujours pas de véritable buteur dans l'effectif niçois. En somme, Nice n'a toujours pas de successeur à Loïc Rémy. Ljuboja parti au Legia Varsovie, la seule alternative crédible pour évoluer à ce poste est le Gabonais Mouloungui (8 buts la saison dernière). Pour preuve, l'inefficacité de l'équipe niçoise, déjà bien en place, lors de sa courte victoire contre Udinese en amical (1-0). On comprend donc mieux pourquoi les dirigeants niçois se sont renseignés sur Trezeguet puis sur Moukandjo.

Un joueur à surveiller : Fabián Luciano Monzón



Saison / Clubs / Matchs (buts)

2007/2008 Boca Junior 20 (0)
2008 /2009 Betis Seville 17 (2)
2009/2010 Boca Junior 27 (2)
2010/2011 Boca Junior 25 (0)

Arrière gauche argentin (7 sélections), Monzon est arrivé cet été à Nice, en provenance de Boca Junior. Robuste (1,79 m, 75 kg), et encore jeune (24 ans), ce joueur pourrait être une des bonnes surprises de notre championnat. Il a remporté les Jeux Olympiques de Pékin, et a déjà connu l'Europe, lors d'un prêt au Betis de Séville (2008). Il y avait d'ailleurs laissé une bonne impression, notamment lors d'un déplacement au Camp Nou (buteur sur coup franc). Le Betis relégué, il n'avait pas prolongé son séjour en Andalousie. Le voici désormais à Nice, où il devrait permettre de rééquilibrer la ligne de défense niçoise, François Clerc qui dépannait à gauche revenant sur le flanc droit. Un joueur à suivre donc.

A propos du Rubin Kazan

L'Olympique Lyonnais jouera contre Rubin Kazan en barrages de la Ligue des Champions avec match aller à Gerland (le 16 août), et un match retour au Tsentralnyi Stadion de Kazan (le 24 août). Pour se retrouver en barrages. Tirage difficile...

Actuellement 4ème du championnat russe, Kazan a éliminé le Dynamo Kiev (2-0 et 2-1) pour accéder au barrage. Il pourra compter sur une condition physique supérieure aux Lyonnais ; les Russes sont à mi-championnat quand les Français débutent leur championnat ce week-end. Mais ce n'est pas tout : moins connu que les grands clubs russes de Moscou ou Saint-Petersbourg, Kazan était pourtant l'adversaires le plus redoutable que l'OL pouvait rencontrer.

Le club russe est l'une des valeurs montantes du football de l'Est. Ses principaux faits d'armes : deux titres de champion de Russie (2008, 2009), et un exploit sur la scène européenne, une victoire au Camp Nou en phase de poules de la Ligue des Champions (2-1). Exploit vain : les Rouges et Verts ne sont pas parvenus à se qualifier pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions. Pas plus que l'an passé, les Tatars ont encore échoué aux portes des 8èmes en terminant 3ème d'un groupe où figuraient Barcelone (encore), Copenhague et le Pana.

La presse russe (médisante) a d'abord expliqué le succès du Rubin Kazan par le déclin des grands clubs russes. Elle a même insinué que ces titres auraient été achetés. Il y a un fond de vérité sur le premier point. En témoignent la saison calamiteuse du Spartak, non qualifié en coupe d'Europe en 2008, ou l'intermittence du Zenit et de son joueur star - Andreï Archavin. Difficile en revanche d'accorder beaucoup de crédit aux insinuations de la presse sur le second point (même si on est en Russie). Reconnaissons juste que le club est riche, comme ses propriétaires - la république fédérale du Tatarstan, la ville de Kazan, et deux grandes entreprises locales, la holding Taif et Tatenergo (énergie) ; la région du Tatarstan située sur les bords de la Volga région regorge en effet de pétrole et de gaz naturel.

Des facteurs politiques peuvent aussi être avancés pour expliquer les succès de Kazan en Russie. C'est peut être seulement une coïncidence, mais la victoire de Kazan est intervenue dans un contexte marqué par la volonté d'unification nationale du gouvernement russe. Or l'islam est la principale religion du Tatarstan, et Kazan en est le centre religieux en Russie (cf la mosquée Kul Sharif).

Cela étant dit, il faut toutefois reconnaître que la victoire de Kazan est avant toute celle d'un entraîneur, l'impertubable Kurban Berdyev, certainement le plus célèbre produit d'exportation du football turkmène.



Au club depuis dix saisons, la force de Berdyev a notamment été redonner vie à des footballeurs sur le déclin. Quelques exemples : Sergeï Semak (acheté au FC Moscou, et qui retrouve la sélection russe après son arrivée à Kazan), les vétéran Sergei Rebrov et Savo Milosevic (tous deux plus de 34 ans), joueurs-clés des titres de 2008 et 2009. Alejandro Dominguez parti à Valencia en 2010, ses principaux atouts se nomment désormais Gokdeniz Karadeniz, un milieu offensif turc en mouvement permanent, et Christian Noboa, un milieu équatorien plus défensif qui se distingue par une belle vision du jeu. A noter aussi une défense solide, structurée autour du central César Navas, fort, et à l'aise dans les relances.