5 août 2011

A propos du Rubin Kazan

L'Olympique Lyonnais jouera contre Rubin Kazan en barrages de la Ligue des Champions avec match aller à Gerland (le 16 août), et un match retour au Tsentralnyi Stadion de Kazan (le 24 août). Pour se retrouver en barrages. Tirage difficile...

Actuellement 4ème du championnat russe, Kazan a éliminé le Dynamo Kiev (2-0 et 2-1) pour accéder au barrage. Il pourra compter sur une condition physique supérieure aux Lyonnais ; les Russes sont à mi-championnat quand les Français débutent leur championnat ce week-end. Mais ce n'est pas tout : moins connu que les grands clubs russes de Moscou ou Saint-Petersbourg, Kazan était pourtant l'adversaires le plus redoutable que l'OL pouvait rencontrer.

Le club russe est l'une des valeurs montantes du football de l'Est. Ses principaux faits d'armes : deux titres de champion de Russie (2008, 2009), et un exploit sur la scène européenne, une victoire au Camp Nou en phase de poules de la Ligue des Champions (2-1). Exploit vain : les Rouges et Verts ne sont pas parvenus à se qualifier pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions. Pas plus que l'an passé, les Tatars ont encore échoué aux portes des 8èmes en terminant 3ème d'un groupe où figuraient Barcelone (encore), Copenhague et le Pana.

La presse russe (médisante) a d'abord expliqué le succès du Rubin Kazan par le déclin des grands clubs russes. Elle a même insinué que ces titres auraient été achetés. Il y a un fond de vérité sur le premier point. En témoignent la saison calamiteuse du Spartak, non qualifié en coupe d'Europe en 2008, ou l'intermittence du Zenit et de son joueur star - Andreï Archavin. Difficile en revanche d'accorder beaucoup de crédit aux insinuations de la presse sur le second point (même si on est en Russie). Reconnaissons juste que le club est riche, comme ses propriétaires - la république fédérale du Tatarstan, la ville de Kazan, et deux grandes entreprises locales, la holding Taif et Tatenergo (énergie) ; la région du Tatarstan située sur les bords de la Volga région regorge en effet de pétrole et de gaz naturel.

Des facteurs politiques peuvent aussi être avancés pour expliquer les succès de Kazan en Russie. C'est peut être seulement une coïncidence, mais la victoire de Kazan est intervenue dans un contexte marqué par la volonté d'unification nationale du gouvernement russe. Or l'islam est la principale religion du Tatarstan, et Kazan en est le centre religieux en Russie (cf la mosquée Kul Sharif).

Cela étant dit, il faut toutefois reconnaître que la victoire de Kazan est avant toute celle d'un entraîneur, l'impertubable Kurban Berdyev, certainement le plus célèbre produit d'exportation du football turkmène.



Au club depuis dix saisons, la force de Berdyev a notamment été redonner vie à des footballeurs sur le déclin. Quelques exemples : Sergeï Semak (acheté au FC Moscou, et qui retrouve la sélection russe après son arrivée à Kazan), les vétéran Sergei Rebrov et Savo Milosevic (tous deux plus de 34 ans), joueurs-clés des titres de 2008 et 2009. Alejandro Dominguez parti à Valencia en 2010, ses principaux atouts se nomment désormais Gokdeniz Karadeniz, un milieu offensif turc en mouvement permanent, et Christian Noboa, un milieu équatorien plus défensif qui se distingue par une belle vision du jeu. A noter aussi une défense solide, structurée autour du central César Navas, fort, et à l'aise dans les relances.

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